L’église de Marchipont

Comme en témoigne l’aquarelle d’Adrien De MONTIGNY, une première chapelle de briques rouges, sans clocher, recouverte de tuiles et entourée d’un mur d’enceinte existait à l’emplacement de l’église Saint-Nicolas en 1598.

 

L’église fut détruite une première fois lors de la guerre de Trente Ans en 1618 par une bande de mercenaires allemands, calvinistes, conduite par Ernest MANSFELD. Elle fut certainement reconstruite en 1622, sur les anciens soubassements, comme l’atteste la pierre scellée au- dessus de la porte latérale nord.

L’église fut incendiée en 1654 par les troupes françaises repoussant les troupes espagnoles. A peine reconstruite, les Espagnols reconquièrent la région et forcent les habitants à évacuer durant l’année 1674. Les villageois eurent soin d’emporter les cloches de leur église qui fut à nouveau incendiée, puis reconstruite.

Le 11 septembre 1709, les troupes françaises battues par les Anglais, les Hollandais et les Savoyards à la bataille de Malplaquet, refluent vers Valenciennes en passant par Marchipont. Ils détruisent tout sur leur passage ne laissant aucune habitation debout dans le village.

La reconstruction de Saint-Nicolas ne fut achevée qu’en 1718. C’est le bâtiment actuel. En 1927, une réfection des plafonds et enduits est effectuée suite aux dégradations causées par les bombardements de la Première Guerre Mondiale.

En 1969, une restauration intérieure a été réalisée sous la direction de l’Abbé Van LENT. D’autres restaurations partielles ou améliorations pour le confort des fidèles ont été entreprises en 1990 et 2000. En 2006, la municipalité a demandé le classement de l’édifice et du mobilier à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques. En 2008-2010, pour le tricentenaire de l’église, une restauration importante a été faite avec le concours de l’Etat, du Conseil Régional, du Conseil Général du Nord, de la Fondation du Patrimoine, de la Sauvegarde de l’Art Français, de la Fondation Pays de France du Crédit Agricole, et d’une souscription publique.

Particularités de l’église :

  • maître-autel en chêne doré de style Louis XIV-Louis XVI
  • calice en argent de 1723 sur lequel est gravée la devise des templiers
  • retable en forme de triptyque daté de 1775, le tableau de droite représente Saint-Jacques de Compostelle
  • les vitraux côté sud datent de 1927, ceux d’origine avait été détruits en 1918 lors de la destruction du pont sur l’Aunelle. 2 vitraux sont plus récents (1950) car détruits en 1940 par une nouvelle explosion du pont
  • stalles en bois polychrome de chaque côté du chœur
  • calvaire en bois polychrome du XVème (pièce la plus ancienne de l’église : Christ en croix entouré de la Vierge Marie et de Saint Jean)
  • statue de Saint Jacques en bois polychrome datée du XVIème attestant que l’église était une étape sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle venant de la Belgique
  • deux petits autels : l’un de la Vierge Marie et l’autre de Saint Nicolas
  • la cloche d’origine, datant de 1742, fut enlevée par les Allemands lors de la Grande Guerre. Elle fut remplacée en 1921 par une cloche identique.

Le Moulin de Rombies

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Le moulin de Rombies est déjà mentionné au XIIIe siècle : il appartenait à l’abbaye de Crespin. Au XVIe siècle, il appartient à la Vicomté de Sebourg. Il est vendu le 5 décembre 1716 à Jacques Philippe Prudhomme, qui sera le premier d’une longue lignée de meuniers jusqu’en 1904, date à laquelle Gustave Carrez, sous-directeur des moulins de Prouvy en devient propriétaire. Son fils René sera le dernier meunier. En 1981, il le vend au docteur Philippe Dekoker, qui va le restaurer et le sauver ainsi de la ruine.

C’est un beau moulin, avec trois jeux de meules, actionnées par une roue métallique en dessus. Le barrage est en pierres de taille. Les ancres du mur de l’entrée donnent le chiffre 1779, date d’une reconstruction. Il est inscrit à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques en 1993.

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En 1796, le brigand Antoine-Joseph Moneuse s’attaqua au Moulin avec une dizaine de complices. C’est la femme de Philippe-Joseph Preud’Homme, Jeanne Catherine, qui est interrogée par les chauffeurs ; ils voulaient voler une grosse somme d’argent présente dans la demeure, mais la femme nie encore être en possession de l’argent. Ils soulevèrent alors ses jambes et les lui plongèrent dans les flammes, elle perdit alors connaissance. Les brigands décidèrent de partir avec pour seul butin quelques victuailles.

En 1997, le film « Le roi en son moulin » fut tourné dans les bâtiments du moulin (voir la rubrique « Vous souvenez-vous ?« )